Entretien avec la co-présidente de la section de droit Administratif & constitutionnel et droits de la personne
Entre sécularisation, obligation de neutralité et liberté individuelle, comment s’articule le rôle de l’État en matière religieuse? Comment concilier, dans la sphère publique, une neutralité ouverte à la diversité religieuse avec la protection contre la discrimination fondée sur le sexe ou sur tout autre motif prohibé de discrimination? Malgré le principe reconnu de non-hiérarchisation des droits, est-il possible que certains droits, à un certain moment de l’histoire, puissent prédominer sur d’autres par la portée dont ils jouissent?
Le projet de Charte des valeurs québécoises a ranimé moult questionnements dont témoigne, notamment, le débat ayant entouré les accommodements raisonnables en matière religieuse au cours des dernières années. Au plan social et historique, comment la sécularisation de la société et l’influence de nouvelles conceptions philosophiques s’insère-t-elle dans ce débat? Dans un tel contexte, comment le droit se saisit-il des questions religieuses?
Les présentations des trois experts constitutionnalistes et d’un historien invités par la section Droit Administratif & constitutionnel et droits de la personne de l’ABC-Québec pour ce mini-colloque, qui se tiendra le 7 novembre 2013, ont pour but d’aborder ces questions, mais également plusieurs autres, dans une perspective juridique, historique et sociale.
« Nous voulons mettre de l’avant la perspective juridique, mais également sociale et historique, dans le contexte de sécularisation de la société », souligne Me Manon Montpetit, co-présidente de la section avec Me Audrey Boctor.
Assurément, il s’agira là d’une analyse qui saura nourrir la réflexion, mais surtout, éclairer le traitement et le règlement de causes qui pourraient solliciter l’expertise de bon nombre d’entre vous au cours des prochaines années.