Elle est pavée de bonnes intentions, mais elle est aussi empruntée par plusieurs avocats épris de justice sociale : c’est la voie de l’engagement humanitaire, qui mène à la richesse, pour celui qui donne et pour celui qui reçoit. Elle demeure cependant obstruée par la méconnaissance. Lili-Anna Pereša s’y est engagée il y a plus de 20 ans, en direction du Malawi, du Burkina Faso, de l’Autriche, de la Croatie… et de la présidence et de la direction générale de Centraide du Grand Montréal, depuis 2013. La présidente de l’ABC-Québec, Me Michèle Moreau, l’a invitée à dévoiler les fruits de son parcours, mais également ceux qui sont issus de la philanthropie – afin de lever l’obstacle de l’incompréhension - dans le cadre du Dîner présidentiel de la Division, le 15 mai 2014.
« Je réfléchissais, l’été dernier, au sujet du choix du conférencier pour le Dîner. J’avais eu des suggestions. Puis j’ai réalisé que tout mon parcours, depuis que je suis avocate, est marqué par l’engagement, raconte Me Moreau. Il n’est pas vrai que les avocats ne pensent qu’à l’argent. Nous sommes parmi les professionnels qui redonnent le plus à la société, selon moi… ».
La présidente de l’ABC-Québec suivait déjà, d’un œil admiratif, la carrière de Madame Pereša. Et puis voilà qu’elles se trouvaient toutes deux au lancement du livre de l’Honorable Louise Mailhot, au début de l’automne 2013. Celle-ci les a réunies…
C’est ainsi que la grande Dame de l’engagement a accepté d’être la conférencière invitée du prestigieux événement annuel de l’ABC-Québec, non pas pour tenter d’enrôler les juristes dans le travail humanitaire mais bien pour lever le voile sur les richesses de cette forme d’humanisme.
Elle a largement goûté ces richesses. Lili-Anna Pereša fut pour la première fois coopérante volontaire à l’âge de 25 ans au
Malawi, où elle enseignait au service de l’Entraide universitaire Mondiale du Canada. Elle a par la suite œuvré à titre de conseillère en gestion auprès de Burkina Secours, au Burkina Faso, sous le chapeau d’Oxfam-Québec, avant de se joindre, en 1994, à l’organisation CARE Autriche. Elle a également poussé son humanité jusqu’à troquer confort et sécurité contre l’instabilité de la Croatie et de la Bosnie, qui prévalait à l'époque où les deux pays étaient engagés dans un conflit armé.
Madame Pereša a obtenu son diplôme en génie électrique de l’École polytechnique de Montréal en 1987, de même qu’un diplôme d’études supérieures en gestion de l’Université McGill et une maîtrise en sciences politiques (avec spécialisation en coopération internationale et action humanitaire), obtenue à l’Université de la Sorbonne, à Paris.
Elle a dirigé plusieurs organismes communautaires et humanitaires, dont Les Petits Frères, le Y des femmes et Amnistie internationale en France, avant de prendre la direction de l’ensemble des activités de ONE DROP en 2009, qu’elle quittait pour se joindre à Centraide en janvier 2013.
Même si le mieux-être de toutes les personnes qui ont bénéficié de son aide – directe ou indirecte - constitue une marque de reconnaissance suffisamment gratifiante, le Conseil canadien des ingénieurs lui a remis le prix du mérite pour souligner son engagement. L’Université de Montréal lui a pour sa part décerné un doctorat honoris causa, en reconnaissance des services qu’elle a rendus à la communauté.