Me Frédéric Pérodeau, directeur principal des enquêtes à l’Autorité des marchés financiers, a été sollicité par l’ABC-Québec en 2013 pour remettre sur pied la section Québec de l’Association canadienne des conseillers et conseillères juridiques d’entreprises (ACCJE-Québec), alors inactive. Maintenant président de cette association, l’avocat présente le chemin parcouru et les projets à venir. Coup d’œil sur une organisation en plein élan.
« Il y a deux ans, au moment où on m’a contacté, il n’y avait pas de Comité exécutif pour diriger l’ACCJE-Québec », rapporte d’entrée de jeu Me Pérodeau. Il a donc entrepris d’en former un en recrutant des conseillers juridiques d’entreprise réputés qui s’intéressaient aux besoins de leurs collègues en matière de formation professionnelle et de réseautage. Au départ, c’est Me Stéfanie Germain, de la Société canadienne des postes, Me Janet K. Oh, de SNC-Lavalin, Me Renaud Coulombe, de la Fédération des Caisses Desjardins du Québec, Me Denis Lavoie, de VIA Rail, et Me Caroline Ferland, de Imperial Tobacco Canada, qui forment le comité. L’année suivante, Me Marie-Annick Bonneau, d'iA Groupe financier, Me Martin Cossette, de Bell Canada, et Me Jocelyn Lafond, de Theratechnologies, se sont ajoutés au groupe.
Pour Me Pérodeau, c’est un privilège d’être le président d’une telle équipe. « Je tiens à souligner le dynamisme des membres du Comité. J’ai le titre de président, mais je joue plutôt un rôle de coordonnateur. Ils donnent beaucoup de temps et d’énergie à nos projets. »
Des besoins à combler
Les conseillers juridiques d’entreprise connaissent une réalité qui est non seulement très différente de celle des cabinets, mais qui s’est profondément transformé au cours des 20 dernières années. « Le rôle des conseillers juridiques d’entreprises a évolué d’un rôle de fournisseur de services juridiques à un rôle accru dans le cadre duquel il agit aussi à titre de conseiller d’affaires. Aussi, le conseiller juridique d’entreprises est devenu le gardien de la réputation de l’organisation, que ce soit sa réputation commerciale ou sa réputation en matière d’éthique et d’intégrité », explique Me Pérodeau.
Les membres du Comité exécutif de l’ACCJE-Québec se basent sur leur grande connaissance du marché des services juridiques et sur leur propre expérience pour identifier les besoins à combler. Selon leur analyse, la formation en droit substantif est facilement disponible, notamment grâce aux nombreuses sections de droit de l’ABC-Québec. « Par contre, il y avait un besoin non comblé au niveau des formations qui s’intéressent plus particulièrement aux aspects pratiques et opérationnels de la pratique en entreprise », rapporte Me Pérodeau. C’est donc sur ces observations que les formations présentées ont été développées.
L’intérêt des conseillers juridiques d’entreprise est positif ce qui « démontre que nous avons répondu à un besoin », analyse le président. Il note également que les conseillers juridiques d’entreprise ont besoin d’une tribune où échanger sur les meilleures pratiques et façons de faire, car ils se sentent souvent seuls.
Un avenir prometteur
Déployé au Québec cette année, le programme de mentorat conçu par l’ACCJE pour les conseillers juridiques d’entreprise se poursuivra. Me Pérodeau entend poursuivre sur la même voie en ce qui a trait aux formations offertes par son association : « Nous continuerons de répondre aux besoins particuliers des conseillers juridiques d’entreprise. »
Le Comité souhaite également asseoir le statut provincial de l’association. Me Bonneau, qui travaille à Québec, permet d'identifier les besoins des conseillers juridiques d’entreprise de la région afin d’y tenir des activités de formation. Me Pérodeau souhaite également mettre à profit la technologie en proposant des formations selon une formule flexible de webinaires. « L’utilisation des technologies permettra aux participants de l’extérieur du centre-ville de Montréal d’avoir accès au programme de qualité offert par l’ACCJE », souligne-t-il.
Le bilan des deux dernières années de l’ACCJE-Québec est donc très favorable pour son président. « Nous avons réussi à relancer une section qui était inactive il y a deux ans et nous sommes à l’avant-garde des tendances. Ce n’est que le début, il reste beaucoup de possibilités à exploiter », conclut-il. C’est donc un rendez-vous pour l’année de formation 2015-2016!