Journée internationale des femmes 2020

  • 04 mars 2020
  • Me Patricia Gamliel, présidente du Forum des femmes juristes de l'ABC-Québec

Ce thème n’est pas un thème féminin. Il interpelle individuellement chaque personne pour continuer le combat, d’affirmer et de répandre le droit à l’égalité dans une société saine d’esprit aux valeurs transmissibles à la prochaine génération. Nous devons parler de valeurs, car elles sont le canal par lequel notre société progresse.

Cette année, la section Forum des Femmes juristes de l’ABC- Québec a choisi de présenter une conférence plus particulièrement axée sur l’accès au droit des femmes à l’égalité dans la disposition de leur corps et de choisir si, et quand elles veulent avoir un enfant.

En effet, le panel L’état du droit au Québec et au Canada 30 ans après Tremblay c. Daigle, discutera de cette légitimité qu’est l’interruption volontaire de grossesse qui, parce qu’elle n’est pas constitutionnalisée, continue à être remise en question et en fait un droit fragile.

Si nous avons choisi de présenter ce sujet c’est parce que, récemment, non loin de nous, nos voisins américains permettent l’érosion de ce droit jusqu’à le faire, même, disparaître. C’est dire combien le sujet est d’actualité !

Étonnamment, plus de 45 ans après le premier combat public de la très célèbre Simone Veil, en France, ce sujet demeure encore tabou, comme le harcèlement, le sexisme et le viol.

Imaginez, ce n’est qu’il y a quelques mois, à peine, soit en 2019, que l’article qui criminalisait l’avortement a été retiré du Code criminel canadien alors qu’il avait été déclaré inconstitutionnel par la Cour suprême du Canada en 1988 dans l’affaire Morgentaler, du fait de son atteinte à l’intégrité physique et émotionnelle des femmes. En les menaçant d’être accusé d’un crime si elles ont recours à l’avortement, cet article  violait leur droit à la sécurité.

Un an plus tard, en 1989, dans l’affaire Tremblay c. Daigle, dont nous parlerons lors de notre conférence à venir, la plus haute Cour du pays déterminera, d’une part, que le fœtus n’a pas de personnalité juridique et n’a donc aucun droit, à moins de naître vivant et viable et, d’autre part, que le « père » n’a pas de droit concernant le sort de la grossesse d’une femme.

Ce court historique nous permet de conclure que, lorsque l’on parle de droits, même fondamentaux, le combat n’est jamais terminé.

Restez à l’affût pour connaitre la date de cette conférence !