« Nous avons parfois des ‘moments Ah-Ha’ dans notre vie, ces moments magiques qui marquent, qui sont le fil conducteur de notre engagement. J’ai vécu de ces moments et j’ai voulu les partager avec vous ».
C’est ainsi que celle qui assume la présidence de Centraide du Grand Montréal depuis 2013, Madame Lili-Anna Pereša, a amorcé le récit de son parcours humanitaire lors du Dîner présidentiel 2014 de l’ABC-Québec.
Après avoir remercié la Division d’avoir « eu l’audace » d’inviter une ingénieure à prononcer une conférence – ceux-ci, a-t-elle lancé à la blague, ne compteraient pas parmi les orateurs les plus éloquents…! – elle a défini la notion d’engagement.
Elle a raconté le premier jalon qui a vu émerger son intérêt pour l’engagement : une visite du village désœuvré de sa famille paternelle, en ex-Yougoslavie, alors qu’elle était âgée de 11 ans. « On m’envoyait chercher le pain et le lait avec le carton de rationnement, pour éviter les files d’attente communistes… Ça m’est apparu comme une injustice sociale qui m’a marquée… ».
Puis son désir de devenir ingénieure est né, quelques années plus tard, sur une assise humanitaire : l’ambition de contribuer à l’électrification des pays en voie de développement.
La seconde bougie d’allumage de son engagement portait le sceau du drame survenu à l’École Polytechnique le 6 décembre 1989, qui a vu ressurgir le féminisme qui germait en elle.
Elle a vécu l’expérience qui a cristallisé cet engagement en enseignant la chimie dans une école secondaire du Malawi, au début des années 90. « J’ai alors compris ce que veulent dire les mots oppression et répression… ».
Mme Pereša a souligné sa rencontre avec le fondateur de Médecins sans frontières, Bernard Kouchner, qui a mis en lumière la responsabilité internationale de protéger les populations vulnérables.
Celle qui a dirigé plusieurs organismes communautaires et humanitaires, dont Les Petits Frères, le Y des femmes et Amnistie internationale en France, avant de prendre la direction de l’ensemble des activités de ONE DROP en 2009, a ensuite cité les articles 25 et 29 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont le contenu constitue la pierre d’assise de son engagement, a-t-elle ajouté.
« La notion de responsabilité collective, jumelée à la Déclaration universelle des droits de l’homme est le point de convergence vers Centraide du Grand Montréal », a-t-elle poursuivi en soulignant le travail des 130 000 donateurs et 54 000 bénévoles des organismes communautaires de Centraide du Grand Montréal.
Elle a ensuite invité tous les juristes à ne pas attendre que des opportunités se présentent pour goûter la richesse de la philanthropie : il faut agir pour protéger les plus vulnérables et construire un monde plus juste.
« C’est pourquoi je vous invite à vous engager et je vous remercie parce que je sais que vous le faites déjà », a-t-elle conclu.