L’ABC-Québec a été une pionnière lorsqu’elle a organisé ses premiers ateliers de simulation d’entrevues. Cette année encore, des avocats bénévoles de l’Association seront présents dans trois facultés de droit pour permettre aux étudiants de deuxième et de troisième année de mieux se préparer à l’obtention d’un stage. Deux de ces bénévoles et une étudiante nous parlent de leur expérience et de l’importance de ces ateliers.
Pourquoi être intervieweur bénévole
Que ce soit pour rencontrer les futurs avocats, faire connaître son cabinet auprès des candidats potentiels ou redonner auprès de son alma mater, plusieurs avocats décident de donner de leur temps et de jouer les intervieweurs le temps d’une simulation d’entrevue auprès des étudiants.
Me Mathieu Bouchard, président du Comité Égalité, représentant du Comité Égalité au sein du Comité exécutif de l’ABC-Québec et membre du Comité CORIS (Conférence sur l'identité et l’orientation sexuelle), pratique chez Irving Mitchell Kalichman. Il est également responsable du recrutement à son cabinet. « Je participe aux simulations d’entrevue par désir d’aider bien sûr, mais aussi pour faire connaître mon cabinet auprès des étudiants », explique-t-il.
Me Alexis Renaud, de BLG, a déjà été avocat intervieweur bénévole à deux reprises. « Je participe aux simulations d’entrevue, car j’aurais aimé en profiter moi-même, ça m’aurait été très utile dans ma préparation pour la course aux stages. Je ne le fais pas parce qu’il le faut, mais parce que j’y prends plaisir et que j’ai la conviction que c’est un exercice important. »
Et les candidats de qualité sont présents. Les deux avocats bénévoles ont affirmé sans hésitation qu’ils ont rencontré des étudiants qu’ils auraient engagés.
Une expérience formatrice
Pour Camille Lebel, étudiante à l’Université de Montréal et coprésidente de la section de droit Étudiants et étudiantes, la simulation d’entrevue est un exercice nécessaire. « Nous pouvons tester nos capacités et nos réactions en entrevue avec des avocats qui font partie du processus de recrutement. Leurs commentaires sont toujours honnêtes et francs et soulignent nos points forts et nos points faibles. Ils nous conseillent également sur notre attitude, par exemple sur notre sourire et notre poignée de main. » Elle ajoute d’ailleurs en riant qu’on lui a conseillé « de parler moins vite ». L’étudiante a été rassurée par cette expérience. Sans celle-ci, elle affirme qu’elle n’aurait pas « livré une aussi bonne performance lors de la course aux stages. »
Me Bouchard abonde dans le même sens. « C’est important pour les étudiants de voir comment ils réagissent et d’être évalués dans un contexte où "ça ne compte pas". Ils peuvent s’améliorer. »
Pour Me Renaud, cela fait partie de la préparation de la course aux stages. « Il est très important d’être bien préparé. Ce n’est pas parce qu’on postule à plusieurs cabinets que l’on aura plusieurs entrevues. Lorsque l’on est convoqué, notre curriculum vitæ a déjà été choisi parmi 500 autres, on ne veut donc rien laisser au hasard. » Chaque détail a alors son importance pour se démarquer.
Déroulement des entrevues
Les intervieweurs s’assurent que les entrevues soient aussi réalistes que possible. « C’est la même chose que je fais dans le cadre de mon travail », affirme Me Bouchard, responsable du recrutement à son cabinet. Plus l’expérience sera près de la réalité, plus elle sera formatrice!
Elles se déroulent souvent sous forme de discussion. Après la période d’entrevue d’une vingtaine de minutes, les avocats bénévoles donnent de la rétroaction aux étudiants sur leur performance et leur attitude.
Les étudiants doivent donc s’y préparer comme s’il s’agissait d’une vraie entrevue, incluant la recherche et la réponse aux questions. Avoir en main son curriculum vitæ, ses lettres de présentation et de recommandation fait partie de l’exercice. La tenue vestimentaire n’est également pas à négliger.
Calendrier
Les prochains ateliers de simulation d’entrevue se tiendront début 2015 à l’Université de Sherbrooke (29 janvier), à l’Université Laval (5 février) et à l’Université du Québec à Montréal (10 février).
Sur le même sujet : Petit récit d’un simulateur d’entrevue… à la rescousse de futurs avocats