Curieux et passionné, le nouveau président de la section de droit de la Famille de l’ABC-Québec, Me Stéphane Pouliot a plusieurs projets en tête pour sa section de droit de même qu’une approche humaine de sa pratique.
Question : Qu’est-ce qui vous a mené vers le droit de la famille?
Le domaine du droit m’a toujours fasciné. J’allais régulièrement assister à des procès au Palais de justice de Québec alors que j’étudiais au cégep et j’ai lu mon premier texte de loi comme s’il s’agissait d’un roman. Lors de ma dernière année de droit à l’Université Laval, j’ai fait un stage d’un jour par semaine auprès du juge Armand Carrier de la Cour supérieure du Québec et cette expérience a confirmé mon choix. Je devais étudier la preuve et écouter les enregistrements des plaidoiries pour soumettre un projet de jugement. J’ai aimé voir l’envers de la médaille, soit le travail des juges, dès le début de ma carrière.
Je ne me prédestinais pas au droit familial. Mais en faisant mon premier contrat à l’aide juridique, je suis tombé amoureux du droit de la famille. J’aime entrer en contact avec les gens et faire une différence dans leur vie en les écoutant et en trouvant des solutions.
Question : Pourquoi l’ABC est importante pour vous?
Je suis membre depuis mes études et il est très important pour moi de m’y impliquer. On oublie souvent que la Loi sur le divorce est de juridiction fédérale et c’est pourquoi je crois qu’il est nécessaire que les avocats aient un plus grand rayonnement sur la scène fédérale dans le domaine du droit familial. L’ABC, avec sa présence pancanadienne et provinciale, permet cette présence accrue. Au niveau national, je m’implique dans le bulletin En famille et j’ai participé au dernier Conseil national des présidents. De plus l’Association m’a permis d’assister à des formations de qualité en droit de la famille et me donne accès à des outils pancanadiens.
Question : Vous reprenez les rênes de la section de droit de la Famille. Quels sont vos projets?
Je souhaite faire connaître l’ABC-Québec, et particulièrement la section de droit de la famille, aux jeunes étudiants dès l’université. Je tiendrai d’ailleurs une conférence à cet effet le 5 février prochain à l’Université Laval.
Je compte également tenir deux autres activités de formation continue en droit de la famille au printemps au sujet des implications d’une faillite ainsi que des conséquences des fiducies.
Question : Les cas en droit de la famille doivent être lourdement chargés d’émotions. Comment conciliez-vous votre rôle d’avocat à une nécessaire empathie?
J’ai développé une capacité à écouter et même à réconforter le client. Mais je dois toujours m’assurer de bien faire comprendre la réalité juridique pour que le client sache à quoi s’attendre. Je dois dire les vraies choses d’une manière élégante. Je crois qu’il y a toujours un moyen de demeurer humain dans notre rôle de conseiller. Nous avons d’ailleurs la responsabilité de ne pas détruire les familles puisque ses membres devront continuer à se parler durant de nombreuses années par la suite.
Question : Quels sont les derniers développements en droit de la famille?
Les modes alternatifs de résolution de conflits sont de plus en plus utilisés, que l’on pense à la médiation, au droit collaboratif ou à la conférence de règlement à l’amiable. De plus, avec l’arrivée du nouveau Code de procédure civile, je souhaite que les juges puissent jouer un rôle plus actif pour gérer les abus, tels que le prolongement inutile du processus, dès le début des procédures.