Sa vie professionnelle l’a mené aux quatre coins du monde. Sa feuille de route est impressionnante. Aujourd’hui, Jacques Deforges est prêt à relever un nouveau défi : servir le notariat québécois. Celui qui agira comme directeur général de la Chambre des notaires à partir du 9 mars 2015 entend faire bénéficier la profession de sa longue expérience de gestionnaire. Rencontre.
Jacques Deforges venait de terminer une réunion avec le comité exécutif de la Chambre lorsque l’Entracte l’a rencontré au Club St-James de Montréal.
Svelte, le regard franc et affichant un calme olympien, le nouveau DG de l’Ordre se présente comme « un joueur d’équipe ». « Je me suis toujours appuyé sur des équipes fortes, dit-il. Je crois sincèrement que pour réussir, il doit y avoir des gens qui adhèrent à ta vision. Tu ne peux pas forcer personne à te suivre. »
Cette façon de faire semble lui avoir réussi. Depuis son arrivée au Québec au milieu des années 1980, ce Français d’origine, aîné de trois enfants et dont le père était ingénieur aéronautique, n’a cessé de gravir les échelons. Après avoir débuté sa carrière dans le milieu bancaire, il a tour à tour occupé des postes de haute direction dans des industries aussi variées que les services financiers, les télécommunications, de même qu’en biopharmaceutique.
Au cours des 30 dernières années, Jacques Deforges a donc bâti une solide expérience dans la gestion des ventes, les fusions et acquisitions, le financement et la trésorerie, les relations avec les investisseurs, la gestion des opérations, de même que les ressources humaines, les services juridiques et le service à la clientèle.
« C’est circonstanciel, mais il y a un fil conducteur à tout ce que j’ai fait : c’est d’avoir travaillé dans des environnements qui connaissaient d’importants changements », explique Jacques Deforges.
Ainsi, durant ses années à titre de vice-président et trésorier chez Téléglobe, le gestionnaire a été embauché au moment où l’organisation venait de passer d’une société exploitée comme un monopole à une entreprise totalement soumise à la concurrence. « Ce furent des années de bouleversement important, se souvient-il, avec l’arrivée de l’Internet, la dérèglementation dans les télécommunications et par conséquent l’ouverture des marchés aux concurrents étrangers. »
Idem à la Banque Nationale, où Jacques Deforges a effectué un retour en 2009 (il y avait déjà travaillé de 1986 à 1995). Au moment de son embauche, l’actuel président, Louis Vachon, venait d’énoncer une nouvelle orientation. « La stratégie de Louis Vachon s’intitule “un client, une banque”. Il fallait complètement changer les mentalités au sein de la banque, favoriser le travail en équipe, etc. »
Chez Adaltis, une société qui développe, fabrique et distribue des tests diagnostiques in vitro, M. Deforges a dirigé plusieurs financements totalisant plus de 100 millions de dollars, ainsi que diverses acquisitions et transactions en Europe et en Chine. Le nouveau DG de la Chambre a d’ailleurs séjourné plus de 20 fois dans l’Empire du Milieu.
« Jacques a été un excellent partenaire et dirigeant qui a assumé ses responsabilités avec beaucoup de professionnalisme et de leadership, explique Pierre Larochelle, ancien président et chef de la direction d'Adaltis. Il a dirigé des équipes de gestion dans plusieurs pays et a réussi à s'adapter aux différentes cultures. »
La polyvalence et la vaste expérience de gestionnaire de Jacques Deforges sont synonymes de curiosité intellectuelle et non de carriérisme, tient-il à souligner. « Les emplois que j’ai occupés, dit-il, sont le fruit d’occasions qui se sont présentées et que j’ai saisies tout simplement parce qu’elles m’intéressaient. »
Il en va de même pour le notariat, une profession que Jacques Deforges connaît peu, mais qui le fascine. « C’est un secteur qui a une longue histoire et une longue tradition, mais qui présente néanmoins de nombreux défis. Je suis là pour travailler avec les notaires, le conseil d’administration, sans oublier les employés de la Chambre. Quand j’étais à la Banque Nationale, le Québec était mon terrain de jeu. J’en ai fait le tour, je m’en suis imprégné. Cela va me servir. »
Jacques Deforges est également un homme généreux de son temps. Il a siégé à plusieurs conseils d’administration, dont ceux du Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal Pointe-à-Callières, de la Fondation de l’entrepreneurship et de l’École d’entrepreneurship de Beauce.
Parmi ses nombreuses activités paraprofessionnelles, mentionnons son association de longue date avec le Refuge des jeunes de Montréal où, depuis 20 ans, il a présidé quantité de campagnes de financement.
François Rainville, président du conseil d’administration du Refuge, connaît Jacques Deforges depuis plusieurs années. « C’est un homme qui allie la raison et le cœur, dit-il. Jacques a présidé la première campagne du Refuge il y a trois ans. Cela nous a permis de dépasser notre objectif de 1,5 million de dollars et de payer la nouvelle maison du Refuge. Jacques est quelqu’un qui atteint ses objectifs, il motive les gens autour de lui et sait comment mettre ses contacts à profit. C’est un ami et un grand ambassadeur du Refuge. »
Et celui-ci d’ajouter : « Je connais le notariat québécois, car je siège au CA de Notarius. Je suis donc très heureux de la nomination de Jacques; c’est un excellent actif pour la Chambre. »
Homme cultivé, Jacques Deforges pratique également plusieurs sports. Les promenades en moto avec sa conjointe lui plaisent particulièrement. À l’époque où la loi était moins contraignante, il n’hésitait pas à enfourcher sa bécane en plein hiver pour de courts périples.
Ce qui prouve que Jacques Deforges est un homme d’action. Au propre comme au figuré.
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