Le marché des services juridiques se transforme. L’ABC-Québec vous propose donc de développer les compétences entrepreneuriales nécessaires aux juristes pour s’adapter à l’évolution du marché en assistant à sa formation intitulée Le développement d’affaires en 2017 – conseils pratiques pour les avocats entrepreneurs (ou en devenir!). Le 30 novembre prochain, les conférencières, Me Pascale Pageau, présidente-fondatrice, et Me Virginie Arbour-Maynard, directrice, développement, toutes deux de Delegatus, feront une présentation basée sur leur expérience entrepreneuriale. Discussion avec deux avocates entrepreneures pour qui l’innovation est une réalité quotidienne.
Question : Qu’est-ce qui fait la spécificité de Delegatus?
Me Pascale Pageau : Notre cabinet regroupe 25 avocats qui comptent tous plusieurs années d’expérience (17 ans en moyenne). Nous ne recrutons pas de « juniors » : tous les membres de notre équipe ont acquis une solide expérience avant de se joindre à nous, soit au sein de grands cabinets ou de grandes entreprises. Nous n’imposons pas à nos avocats de minimum d’heures facturables ni de revenu minimum. Notre concept est basé sur l’innovation, la flexibilité et l’autonomie de chaque juriste. Nous collaborons avec chacun d’eux sur leur plan d’affaires et apportons du coaching ciblé à leurs besoins pour qu’ils développent ou accentuent leur fibre entrepreneuriale. De cette façon, nos avocats peuvent s’épanouir et rayonner au maximum, en vivant pleinement leurs valeurs professionnelles. Le concept de Delegatus est très novateur, il vise à répondre tant aux besoins des avocats que de ceux des clients d’affaires, concept qui gagne en popularité pas seulement au Québec, mais mondialement.
Aperçu des locaux du cabinet Delegatus
Q. : Pourquoi avoir développé une nouvelle structure de cabinet?
P.P. : J’ai eu l’idée d’innover dans l’industrie juridique il y a une dizaine d’années pour répondre à deux besoins majeurs. Tout d’abord, je cherchais une autre façon de travailler. Je trouvais que la structure des grands cabinets ne me convenait plus, leur structure m’offrait peu de flexibilité et d’autonomie et je voyais un réel avantage à construire pour moi-même, puis pour d’autres un modèle plus adapté à la réalité d’aujourd’hui, tant au niveau des besoins des avocats et des clients que des moyens mis à notre disposition, par exemple technologiques. Ensuite, en discutant avec des dizaines, puis des centaines de conseillers juridiques d’entreprises, j’ai constaté que les clients cherchaient eux aussi une transformation dans l’industrie juridique : un meilleur contrôle des coûts des services juridiques externes, une relation à valeur humaine ajoutée, des solutions efficientes, pragmatiques et adaptées à la réalité de leur entreprise. Une autre voie me semblait nécessaire tant pour les avocats que les clients d’affaires.
Me Virginie Arbour-Maynard : Ces besoins ont engendré l’innovation. Depuis sa création, Delegatus a toujours évolué et s’est adapté au marché. Nous proposons un nouveau modèle dans un environnement historiquement conservateur où certains cabinets ont plus de 100 ans. Lors de cette formation, nous voulons faire profiter les membres de l’ABC-Québec de ce que nous apprenons chaque jour.
Q. : Qu’est-ce que les participants vont retirer de cette conférence?
P.P. : Nous partagerons non seulement des conseils pratico-pratiques et des outils, mais nous souhaitons aussi transmettre aux participants notre énergie et notre motivation. Ils repartiront avec des devoirs à faire pour réaliser leur plan de match afin de développer et maintenir des relations avec leurs clients. Cela leur sera utile, peu importe leur pratique : même les conseillers juridiques d’entreprise ont comme client les différentes divisions de leur entreprise et doivent faire du développement d’affaires ou du développement de relations à l’interne.
V.A.-M. : Pour faire du développement d’affaires, il faut être préparé et il faut aimer ça. Nous allons aider les participants à se percevoir dans un rôle de développeur qui leur ressemble. Nous allons également discuter de la façon dont on peut se rendre indispensable et offrir une valeur ajoutée. Je crois aussi que d’informer les juristes des tendances du marché fait partie du rôle de l’ABC-Québec.
Q. De quelle manière évolue le marché des services juridiques?
P.P. : Le marché est de plus en plus exigeant et les juristes doivent suivre le mouvement. Une des facettes de cette évolution est que tout juriste doit développer, que ce soit pour maintenant ou pour plus tard dans sa carrière, des compétences d’entrepreneur à valeur humaine ajoutée. De plus, il faut être prêt à la mondialisation des services juridiques. Par ailleurs, les nouvelles technologies et l’automatisation nous forcent à être meilleurs, à démontrer notre valeur ajoutée. La concurrence vient et viendra encore plus de partout. Tout bouge, tout bouge vite. Il faut être prêts et nous le serons!
V.A.-M. : Nous sommes en concurrence directe avec des nouveaux joueurs qui étendent leur offre de services : comptables, fiscalistes, etc. Nous devons nous adapter aux besoins de nos clients pour ne pas perdre de terrain. C’est l’avocat qui doit s’adapter et non pas le client comme ce fut déjà le cas. C’est ce que nous travaillons avec nos avocats à l’occasion de nos coachings chez Delegatus.
Q. Pour conclure, Me Pageau, vous vous êtes impliquée dans le projet Avenirs en droit de l’ABC. Pourquoi?
P.P. : L’ABC me tient à cœur et je m’y implique depuis toujours. L’ABC a vraiment à cœur l’intérêt de ses membres et j’estime que ce projet est essentiel à la survie de notre profession. La démarche de l’Association de se pencher sur l’avenir de la profession m’interpelle grandement et ce fut un honneur d’y participer. Quelle chance d’avoir été aux premières loges pour entendre ce qui se passe dans le marché!
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