Poser les bases d’une profonde transformation : bilan de la présidence de Me Michèle Moreau

  • 29 août 2016
  • Stéphanie Parent, ABC-Québec

Le deuxième mandat de Me Michèle Moreau à la présidence de l’ABC-Québec a été marqué par l’amorce de grands changements pour l’organisation. Maintenant présidente sortante, l’avocate fait un retour sur ces quelques mois mouvementés et discute de la poursuite de son engagement envers l’Association du Barreau canadien.

« Ce qui a le plus marqué mon mandat, c’est le projet Repenser l’ABC (accès réservé aux membres) et tout le processus de réflexion au niveau national qui l’accompagne », indique Me Moreau. En tant que présidente, elle était aux premières loges pour évaluer l’impact de cette remise en question sur la Division du Québec.

Michele Moreau

L’ancienne présidente faisait d’ailleurs partie des acteurs qui ont sonné l’alarme il y a quelques années sur la situation de l’Association, ce qui a mené à la création du projet de réinvention. « La Division du Québec connait depuis de nombreuses années des difficultés en ce qui a trait à son membership et au recrutement, rappelle-t-elle. Nous étions ce que j’appelle le canari dans la mine. » La situation vécue au Québec en ce qui a trait au membership, et qui commence à se faire sentir dans d’autres provinces, a servi de levier pour prendre des décisions audacieuses. Selon Me Moreau, au niveau national, le Québec est souvent à part dans les discussions communes, que ce soit en raison de la langue ou de la culture juridique. Elle est donc très fière d’avoir « réussi à garder le Québec au cœur des discussions. »

Me Moreau souligne le soutien de l’ancien vice-président, Me Stéphane Lacoste qui entame sa présidence, et du président sortant, Me Antoine Leduc, des membres de l’exécutif et du Conseil de la Division du Québec dans le processus de réinvention. « On leur présentait les modèles de gouvernance proposés dans le cadre de Repenser l’ABC et tout était nouveau, relate Me Moreau. Toutes ces personnes se sont beaucoup impliquées dans le processus. » Leurs opinions en main, elle avait le sentiment d’avoir « tâté le pouls » des membres et se sentais bien outillée pour représenter la Division du Québec au niveau national.

Pour l’année 2016-2017, l’avocate sera deuxième vice-présidente de l’ABC au niveau national. Selon l’ancienne gouvernance, elle accéderait à la présidence de l’Association dans deux ans, mais comme la structure de gouvernance est en transition vers le nouveau modèle, sa nomination à ce poste n’est pas assurée. Elle se prépare cependant à toute éventualité. « Durant la prochaine année, j’observerai les changements en cours et réfléchirai à ce que je pourrai faire pour améliorer l’Association, les services aux membres et notre impact sur la société », indique Me Moreau. Elle siègera à de nombreux comités au niveau national, notamment à l’exécutif de l’Association canadienne des conseillers juridiques d’entreprises, à l’exécutif des sections de droit et au sein d’un des groupes de travail sur la transition vers la nouvelle gouvernance.

En ce qui concerne l’avenir de la Division, il y a également beaucoup de travail à faire. « Il faut trouver des solutions pour garder nos membres et en recruter de nouveaux », indique-t-elle. Selon la présidente sortante, il faut se concentrer plus particulièrement sur les jeunes juristes, ce qui représente, au Québec, un défi particulier. En effet, le Barreau du Québec est plus présent que dans les ordres professionnels de juristes des autres provinces. De plus, les associations de jeunes avocats au Québec sont « hyperactifs, dans le bon sens du terme, et servent bien les jeunes ».

L’ABC-Québec offre pourtant une expérience différente et complémentaire que ces organisations aux jeunes juristes. Par exemple, au sein de l’Association, les étudiants et les jeunes juristes peuvent entrer en contact avec des experts dans leur domaine de droit et même donner des conférences avec eux. Il est vrai que le rôle traditionnel de source de connaissances des associations professionnelles est maintenant concurrencé par les nouvelles technologies et les médias sociaux. « Mais rien ne vaut une rencontre en personne », argue Me Moreau. L’Association peaufine d’ailleurs le programme ABC Connect qui permettra aux nouveaux membres de découvrir tout ce à quoi ils ont accès.

« Je suis pleine d’espoir pour l’avenir de l’ABC, déclare Me Moreau. Si on joue bien nos cartes, on peut améliorer notre sort en tant qu’Association et mieux répondre aux besoins de nos membres. » C’est ce à quoi elle compte travailler au cours des prochaines années.