COVID-19 : Et notre santé dans tout ça?

  • 31 mars 2020
  • Meryeme Manar, Membre du Conseil d’administration de l’ABC Québec, Vice-Présidente de la section étudiante, UQAM, Jade El-Khoury, Membre étudiante de l’ABC Québec, UQAM

La pandémie de la COVID-19 a apporté son lot de tracas, notamment en ce qui a trait à notre économie, notre système de santé et notre système d’éducation. Face à ce dernier point, la situation des étudiant-e-s et des stagiaires fait couler bien de l’encre quant aux modalités de continuation des sessions ou des stages, mais qu’en est-il de notre santé? Dans ce présent billet, nous allons vous proposer quelques trucs et astuces qui nécessitent plus que jamais d’être suivis, et ce, pour notre bien-être personnel, mais aussi collectif.

 

Santé mentale et (sur)charge scolaire

            L'avènement du Coronavirus a mis sur pause le Québec en entier. Toutefois, pour les étudiant-e-s des institutions universitaires et professionnelles il ne s’agit pas d’une « pause » de tout repos : cours en ligne, matière condensée, remises de travaux - bref, cette fin de session atypique s’annonce occupée. Voici quelques conseils afin d’éviter de se surcharger.

 

  1. Planifier sa journée

Maintenir sa routine en temps de distanciation sociale est peut-être l’un des meilleurs moyens de rester productif. Cela signifie :

  • Garder un horaire de sommeil sain et régulier;
  • Éviter de rester dans son pyjama (ou en mou) toute la journée;
  • Prendre le temps de bien s’alimenter et selon un horaire fixe;
  • Se planifier des périodes de temps libre pour ses loisirs personnels ou familiaux;
  • Ne pas culpabiliser lorsqu’on prend du temps pour soi.

 

  1. Planifier son étude

Bien qu’il puisse être plus complexe de se motiver et d’être concentré sur ses études lors du confinement, voici quelques outils qui pourront vous aider.

  • Limiter ses distractions;
    • L’emploi de la méthode Pomodoro;

Cette technique d’étude très populaire auprès des étudiant-e-s vise à réduire la procrastination et le multitasking pendant ses séances d’études. Ainsi, il s’agit de lancer un minuteur pour une durée de 25 minutes suivi d’une pause de 5 minutes. Après 4 cycles, l’étudiant-e prend une pause de plus longue durée allant de 15 à 30 minutes. Bien sûr, nous vous recommandons de faire les ajustements nécessaires pour répondre à vos besoins personnels. N’oubliez pas : l’importance est l'efficacité et non la durée.

 

  • Éloigner son téléphone, sa tablette et ses autres appareils non nécessaires à son étude;
  • Utilisation d’une extension bloquant l’accès aux réseaux sociaux pour une durée déterminée.
  • S’y prendre d’avance;

Il peut être tentant de laisser nos travaux et notre étude traîner jusqu’à la dernière minute. Bien qu’on ait tous et toutes agi ainsi à un moment ou à un autre de notre parcours, l’étude de dernière minute (ou cramming) comporte ses risques et ses limites[1] (notamment au niveau mental). Pour limiter les répercussions négatives qu’engendrerait le stress d’un travail incomplet quelques heures avant la remise, il y a lieu de s’y prendre au fur et à mesure afin de se laisser du temps pour réviser le tout avant la remise.

  • Se prévaloir des ressources offertes par votre établissement d’étude;

Suite au confinement forcé par l’arrivée du virus, les étudiant-e-s ayant droit à des accommodements se retrouvent dans une situation précaire, nécessitant une plus grande flexibilité de la part des institutions académiques. De l’autre côté de la médaille, les étudiant-e-s qui n’avaient pas de besoins particuliers se voient désormais vivre des situations justifiant l'octroi de telles mesures afin qu’ils ou elles performent à la hauteur de leurs compétences.

 

Ainsi, si nous avions un conseil à offrir à nos consœurs et confrères, ce serait ceci: ne soyez pas timides de faire connaître vos besoins à votre établissement d’étude ainsi qu’à vos professeur-e-s qui sauront vous soutenir. Que ce soit pour:

 

  • Des raisons de santé (trouble d’apprentissage, trouble de santé mentale amplifié par la situation, handicap, etc.)
  • Des raisons personnelles (enfants à la maison, personne à charge, travailleur essentiel, stress financier, etc.)

Vous n’êtes pas seul-e-s!

 

Mens sans in corpore sano

Cette maxime latine pouvant être traduite par « un esprit sain dans un corps sain », nous rappelle l’importance de prendre soin non seulement de sa santé mentale, mais aussi de sa santé physique. Pour ce faire :

  • Rester actif même à la maison;

L’Internet offre de nombreuses alternatives aux centres de conditionnement physique. Que ce soit des entraînements avec ou sans matériel, d’une courte ou longue durée, il y en a pour tous les goûts. Pour se motiver :

  • Trouvez des activités qui vous intéressent telles que des cours de Yoga/méditation, des exercices de style HIIT, des cours de Pilates, etc.
  • Si vous avez besoin d’une motivation supplémentaire, considérez vous inscrire à des entraînements en ligne avec un-e entraîneur-euse. Cette formule payante vous incitera à vous présenter à vos cours de façon plus régulière (du moins, on l’espère!).
    • Astuce #1 :  Afin d’inscrire l’exercice physique dans votre routine, trouvez un environnement propice à l’exercice et sans distractions.
    • Astuce #2 : Pour vous motiver, faites votre exercice journalier avec vos pairs. Que ce soit à travers des appels vidéo, avec vos colocataires, votre famille ou même votre animal de compagnie!

Une autre façon d’éviter d’être sédentaire en ce temps de confinement consiste à sortir prendre de l’air (tout en respectant les consignes de distanciation sociale). Par exemple, vous pouvez : faire une marche, courir, faire du vélo, de la trottinette, bref, faites place à votre créativité!

 

  • Cuisiner efficacement grâce aux meal-prep;
    • Cette fameuse méthode d’organisation permet de limiter le temps passé à cuisiner. Il suffit de prendre environ une soirée par semaine pour préparer à l'avance tous ses repas pour la semaine à venir. De ce fait, vous aurez des repas santé et prêts-à-manger vous évitant de consommer de la malbouffe.
      • Par contre, si jamais vous ressentez un craving de nourriture commandée, n’oubliez pas d’encourager les entreprises locales!
  • Se trouver des loisirs;
    • Ce conseil va de soi, mais pourquoi ne pas profiter de ce temps pour cultiver un loisir existant ou en trouver de nouveaux, tels que : la musique et les arts, la lecture et l’écriture (idéalement, autre chose que du droit), apprendre une nouvelle langue, suivre des cours en ligne dans divers domaines, apprendre à tricoter, etc.
  • Distanciation sociale entre ami-e-s;
    • Il est bien important de comprendre que distanciation sociale ne signifie pas isolation sociale. À l’ère de la technologie, rien n’est plus simple de rester en contact avec ses ami-e-s et sa famille. Que ce soit à travers des appels téléphoniques ou vidéos, des soirées films ou jeux à distance, bref tout est possible.                                

 

« Ça va bien aller  »

            Il est difficile pour tout le monde de s’adapter à la situation actuelle, mais reste qu’il ne faut pas se laisser envahir par l’inquiétude, mais plutôt avoir confiance qu’ensemble on surpassera cette épreuve et que ça va bien aller. Voici quelques recommandations en attendant:

  • Tenter de gérer votre stress;
    • On le sait, c’est quelque chose qui est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, mais il est important d’essayer de garder un contrôle sur nos pensées pour éviter de créer des scénarios apocalyptiques quant à la pandémie actuelle. Pour ce faire, restez conscients de ce qui vous passe par la tête, pratiquer la pensée positive, ayez des discussions avec vos proches ou ami-e-s sur des sujets autres que la COVID-19, etc.
    • L’exercice physique comment mentionné plus haut est aussi un bon moyen de rester zen.
  • Prendre les choses un jour à la fois;
    • Un autre facteur de stress né de cette pandémie est l’incertitude qu’elle a engendrée quant à diverses facettes de nos vies. Que ce soit par rapport à la course aux stages, à un emploi d’été, à la suspension d’un stage, à une admission dans un programme de 2e cycle ou autre. Toutes ces situations sont hors de notre contrôle et il n’est pas nécessaire d’alimenter davantage notre stress en s’imaginant le pire. Il y a lieu de se rappeler que nous sommes tous et toutes dans le même bateau et qu’à chaque « problème » il existe une solution.
  • Non à la surconsommation d’informations;

Certes, s’exposer à l’information circulant dans divers médias est un bon moyen de rester informé de la situation en cours. Par contre, en consommer en trop grande quantité peut nuire à notre bien-être mental et devenir une source d’anxiété évitable. Pour pallier cet impact néfaste, il est important de :

  • Bien choisir ses sources d’informations
    • Se fier aux nouvelles gouvernementales;
    • Ne pas faire confiance à tout ce que l’on voit sur les réseaux sociaux.

Malgré les circonstances exceptionnelles dans lesquelles nous nous trouvons, il est possible d’occuper son temps autrement qu’en étant constamment devant les nouvelles.

  • Ne pas hésiter à aller chercher de l’aide lorsqu’on en a besoin;
    • Bien que la province en entier soit au ralenti, il existe toujours des ressources à votre disposition pour vous soutenir. Que ce soit à travers des services de psychologues par visioconférence ou par téléphone ou bien à travers des organismes de soutien, vous n’êtes jamais seul-e-s avec vos tracas.

 

Au final, nous sommes conscientes que la crise actuelle n’est pas simple à naviguer. Nous espérons que cet article saura vous donner des trucs et astuces pertinents tout en vous motivant. Nous vous encourageons à garder espoir, à bien laver vos mains, mais surtout : Keep Calm and listen to Dr. Arruda.

 

Meryeme Manar

Membre du Conseil d’administration de l’ABC Québec

Vice-Présidente de la section étudiante

UQAM

 

Jade El-Khoury

Membre étudiante de l’ABC Québec

UQAM

 

 

[1]Leblanc, Pauline. Université de Sherbrooke, « Étudier à la dernière minute », en ligne : <https://www.usherbrooke.ca/etudiants/actualites/chroniques/soutien-apprentissage/soutien-apprentissage/article/30251/> (mis en ligne le 26 novembre 2015).