Une centaine de juristes se sont rassemblés, le 28 mars dernier, pour souligner les 25 ans du rapport Les assises de la réforme : égalité, diversité et responsabilité de l’ABC.
Pour l’occasion, le Comité égalité de l’ABC-Québec, présidé par Me Marie-Christine Hivon, avait organisé une conférence-cocktail où le ministre de la Justice et procureur général du Canada, l’honorable David Lametti, a présenté une allocution d’ouverture.
Le ministre s’est dit « encouragé » de voir des organisations comme l’ABC mettre en place des initiatives visant une réelle égalité. « Je sais que l’ABC comprend la situation », a-t-il affirmé en saluant des actions de l’Association, dont sa politique de diversité au sein de son Conseil d’administration national.
Il a également mentionné l’engagement du gouvernement actuel envers la diversité. Parmi les actions posées en ce sens, le ministre Lametti a souligné le succès de la modernisation du processus de nomination des juges grâce auquel de nombreuses femmes et personnes de groupes minoritaires soumettent désormais leur candidature.
Ensuite s’est enchainée une discussion fort animée des trois panélistes : l’honorable Sophie Bourque, juge à la Cour supérieure, Me Karine Joizil, associée au cabinet Lavery ainsi que de Me Pascale Fournier, Ad. E., présidente et chef de la direction de la Fondation Pierre Elliott Trudeau. La conférence était dirigée par la modératrice de la soirée, Me Laetitia Caporicci du cabinet BCF et membre du Comité égalité de l’ABC-Québec.
Madame la juge Bourque, qui était membre du Groupe de travail il y a 25 ans, a rappelé aux participants le contexte dans lequel le rapport avait été demandé : « L’objectif de ce rapport était d’identifier des obstacles dans la profession juridique pour les femmes », a-t-elle affirmé, en précisant en avoir trouvé plus d’un.
Rédigé en 1993 par le Groupe de travail de l’ABC sur l’égalité des sexes dans la profession juridique, le rapport Les Assises est encore pertinent selon les trois panélistes puisque, malgré les avancées, plusieurs inégalités persistent. En effet, si plusieurs femmes sont aujourd’hui présentes dans la profession, on constate leur faible représentation au sein de postes de direction.
L’importance d’innover pour éliminer la discrimination a été identifiée comme l’une des pistes de solution. « Il faut être proactif », a déclaré Me Fournier en précisant qu’il faut ne faut pas se contenter de l’égalité formelle, mais plutôt viser l’égalité substantielle. « Dans un souci d’inclusion, ne devrait-on pas changer nos critères de sélection et nos façons de faire ? », a-t-elle soulevé comme question.
Pour Me Joizil, née de parents immigrants, le milieu juridique atteindra la diversité en allant au-delà des premières impressions. « Il faut arrêter de s’attendre à des connaissances précises et plutôt travailler à voir le potentiel d’un candidat », a-t-elle expliqué. De cette manière, la diversité présente dans les facultés de droit se reflétera dans les cabinets et partout dans la profession.
Au terme des échanges, les trois femmes se sont entendues sur quelques éléments qui favoriseraient encore davantage l’inclusion et la diversité. « En plus de ce qui est dans le rapport, on pourrait ajouter l’importance du leadership, du parrainage, de l’évolution des normes culturelles pour s’adapter aux réalités des recrues ainsi que l’importance de la formation contre les préjugés, inconscients ou non », a conclu Me Caporicci.
L’ABC-Québec est fière du succès de cette soirée qui fut l’occasion de mettre en lumière la situation de la diversité au sein de la profession juridique.
