Le 22 mars dernier, Me Brad Regehr, Président national de l’ABC, a été reçu virtuellement par Me Tommy Tremblay, Président de la Division du Québec, dans le cadre d’un webinaire abordant le droit autochtone.
Organisé par la section étudiante de l’ABC-Québec, ce webinaire, animé par Mme Doris Farget, professeure à la Faculté de Science politique et de droit de l’UQAM, a traité plusieurs sujets entourant les droits des peuples autochtones. La discussion fut orientée, notamment, autour de la réconciliation, de la responsabilité des juristes quant au processus de réconciliation et du racisme systémique.
En tant que premier président d’origine autochtone de l’ABC, Me Regehr accorde une grande importance à la sensibilisation des juristes quant aux enjeux entourant les droits des peuples autochtones. Il souligne le travail de l’ABC au cours des deux dernières années, alors que le Conseil d’administration national a instauré un plan d’action quant à la réconciliation avec les peuples autochtones. « L’Association a embrassé ce plan d’action et depuis, il y a eu la création d’une section de droit autochtone au niveau national et plusieurs formations ont été mises sur pied, dont la série intitulée Le parcours : voyage au sein du Canada autochtone qui est devenue la série la plus populaire créée par l’ABC nationale. Ce printemps, nous lancerons également une trousse d’outils destinée aux cabinets qui pourra leur servir de guide dans les interactions avec leurs clients d’origine autochtones ».
En abordant la question de la responsabilité des juristes quant au processus de réconciliation, Me Regehr indique qu’il est important que les juristes canadiens comprennent l’importance d’inclure le code de loi autochtone canadien au sein de notre système de justice :
« En tant que juristes, nous prêtons serment de toujours rechercher la justice et une grande partie de cela est d’effectuer des changements au sein du système de justice lorsque nous y observons un problème. Cela signifie également de comprendre comment le Canada est arrivé là où il est. Ce n’est pas seulement avec la Common law et le code de droit civil, mais aussi avec le système de loi autochtone. Nous avons besoin d’être mieux représentés au sein du système de justice canadien. Tout ce qui nous concerne doit nous inclure. Si nous ne sommes pas des partenaires directs dans ce changement, il sera voué à l’échec ».
Ce changement passe aussi par la réconciliation entre les peuples non autochtones et les peuples autochtones et doit être fondé sur le respect, estime Me Regehr: « Une partie de ce respect passe par la compréhension et la reconnaissance du passé et de l’histoire entourant les relations entre les peuples autochtones et les peuples non autochtones. Certains changements doivent être faits, parce que ces relations se doivent d’être bâties sur le respect et on ne peut imposer à l’autre la forme que prendra ce respect. Il faut le bâtir ensemble ».
Le webinaire s’est terminé avec une période de questions animée par M. Jovik Fleury et M. Gabriel Alves, représentants de l’UQAM au sein de la section étudiante de l’ABC-Québec, ce qui a permis aux participant. e. s à travers le Canada de poser leurs questions sur les différents sujets abordés et de poursuivre la discussion entamée au cours de la conférence.